Osons vivre la mission dans la synodalité !
Le mois d’octobre, traditionnellement appelé « mois missionnaire mondial », est une invitation à la réflexion et à l’action missionnaire dans l’Église. Tous les baptisés sont concernés.
La dynamique synodale à laquelle le pape François invite l’Église à s’engager est un appel à redécouvrir la participation de tous les baptisés à la vie et la mission de l’Église à la suite du Christ. Le décret conciliaire sur l’activité missionnaire de l’Église, Ad Gentes, nous enseigne que « l’Église tout entière est missionnaire » ; l’œuvre d’évangélisation est un devoir fondamental du peuple de Dieu » (# 35). Dans l’Église, hommes, femmes, adultes, jeunes, enfants, prêtres, religieux, laïcs, sont tous missionnaires pour la seule raison qu’ils sont des baptisés.
La participation active de toutes et tous
De ce fait, la mission est l’affaire de tous les baptisés. Cela dit, notre baptême fait de nous des disciples missionnaires sans avoir besoin d’être spécifiquement évêque, prêtre ou diacre. Voilà la raison pour laquelle nous sommes invités à développer une vision baptismale de l’Église, comme un enjeu majeur de la synodalité. Cela sous-entend que la Mission dans l’Église n’est pas d’abord liée au sacrement de l’Ordre mais au baptême. Cette remise en valeur de l’identité baptismale est fondamentale pour la vie et la mission de l’Église. Une Église missionnaire donc synodale est une Église dans laquelle pasteurs et fidèles laïcs comprennent qu’il est urgent de marcher ensemble. D’où la synodalité qui exige la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu, à savoir tous les baptisés. Il est tout aussi nécessaire d’améliorer l’organisation pastorale, afin que, dans le respect des vocations et des rôles des prêtres et des laïcs, il y ait une articulation enrichie pour le bien de la mission de l’Église.
La synodalité appelle à de vrais changements
Dans sa lettre pastorale, notre évêque rappelle que « la synodalité, comme style ordinaire de la vie de l’Église », nous invite à la pratique du discernement dans une réelle écoute de l’autre mais aussi dans une réelle docilité d’écoute de l’Esprit Saint, protagoniste de la Mission. Cependant, oser vivre la mission dans la synodalité nous révèle la nécessité d’une conversion pastorale tant du côté des pasteurs que du côté des fidèles laïcs. Tout compte fait, le processus synodal exige un changement de mentalité auquel nous n’avons pas forcément été préparés. La synodalité nous invite à sortir de cette expression que l’on entend souvent : « On a toujours fait comme ça. » Ainsi, « l’exercice de la synodalité dans nos communautés chrétiennes appelle à de vrais changements » (Lettre pastorale de l’évêque).
Finalement, au regard de la mission, nous sommes appelés à faire de la synodalité non pas une cinquième note de l’Église, mais une manière d’être et d’agir appropriée à notre époque qui renforce l’unité de l’Église, sa sainteté, sa catholicité et son apostolicité (Cf. Mgr M. Rougé). Prêtres et laïcs que nous sommes, mettons-nous à l’école de la synodalité pour une participation pleine et active de tous les baptisés à la vie et à la mission de l’Église.
Abbé Ronald Saint Juste, père de Saint Jacques, prêtre coopérateur de la communauté pastorale de Pléneuf, Erquy et Matignon