Un diacre vous parle : le Carême, occasion de pardon et de réconciliation : c’est la joie !
Pierre de Rosanbo
Le carême approche : combien de fois j’ai vu nos enfants faire la grimace et plisser le nez à cette annonce ! Immanquablement, ça évoque privation, austérité. Et pourtant ? Le carême ne peut- il pas être tout autre chose ?
Dans nos familles, nos vies, combien de situations lourdes à porter ! Le moral n’est pas toujours au beau fixe et alors notre cœur est lourd. L’intention de prière du pape François pour ce mois de mars : « Que les familles divisées trouvent dans le pardon la guérison de leurs blessures ». Dans nos familles, proches ou éloignées, ne trouve-t-on pas des tensions, des incompréhensions, des conflits, des rejets, des rancunes, des visages fermés, des ruptures de communication… Et cela, c’est dur à vivre, difficile, ça nous plombe… On n’est pas obligé de continuer comme ça, avec ce poids. Le carême peut être l’occasion, le bon moment pour se réconcilier, retrouver une vraie relation avec les autres, se retrouver. C’est peut-être la première chose qui nous est proposée : recommencer à nous aimer !
Jésus nous pardonne
Et on peut commencer par se réconcilier avec Dieu : le reste deviendra beaucoup plus facile ! Posons-nous ces questions : « Sommes-nous proches de Dieu, prêts à accueillir tout ce qu’Il veut nous donner, toutes ces grâces qui peuvent changer nos vies ? Et si nous ouvrions notre cœur ? Nous pourrons avec son aide nous réconcilier avec les autres ? Ne pas rester bloqué vis-à-vis de quelqu’un que nous avons rejeté ou mis à distance ? » Dans le sacrement de réconciliation, Jésus nous attend avec une grande tendresse sans aucun jugement, avec un grand désir de re- trouver une proximité avec nous. En confessant nos fautes, ce qui est exigeant et souvent difficile, Jésus lui-même, à travers le prêtre, nous tend les bras et nous pardonne avec joie. Quelle paix et quelle libération ! La joie nous remplit ! Joie pour nous, mais aussi joie de Dieu tout amour et miséricorde. Si seulement nous avions conscience de ce qui se passe réellement dans ce sacrement ! À la fin de ce mois, le 4° dimanche de carême, dimanche de la joie, Jésus nous raconte la parabole de l’enfant prodigue où le père « saisi de compassion courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers ». Joie pour le fils, joie pour le père.
Un regard favorable et bienveillant
Ce sacrement est une source vivifiante qui nous reconstruit, qui nous débarrasse de ce qui nous pèse, de ce que nous traînons. Et à partir de là, notre cœur devenu léger et relié à Dieu est prêt à pardonner, à avoir un regard bienveillant sur l’autre, sur celui ou ceux de nos familles avec lesquels c’est plus difficile. Avoir ce regard de Jésus qui a tant touché les cœurs. « Heureux celui qui fait miséricorde ». Alors, il devient plus facile de faire des gestes et dire des mots de réconciliation qui peuvent aller jusqu’à un échange de pardon. C’est un basculement que Jésus nous invite à faire : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Quitter nos jugements négatifs, l’esprit de soupçon ou les procès d’intention et nous efforcer « d’avoir un regard à priori favorable et bienveillant » sur les intentions de l’autre même si ses réactions sont tellement différentes des nôtres. Jésus nous invite à regarder les autres avec le même regard d’amour qu’Il a lui-même pour eux. Et si nous n’y arrivons pas, nous pouvons lui demander de venir le faire en nous. Construire ainsi la paix et la joie. Alors, Oui ! Le carême, occasion de réconciliation et de pardon, c’est la Joie.
Pierre de Rosanbo, diacre permanent
