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Homélie du deuxième dimanche du Carême (année C)

Par le Père Laurent le Meilleur, le dimanche 16 mars 2025, à Saint-Igneuc. 


Jeûne, Partage, Prière ! C’est ce triple appel qui a résonné pour nous au début de ce Carême et dans cet évangile de la Transfiguration, c’est un zoom sur la prière qui est fait : « Pendant qu’il priait, son visage changea d’aspect et ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante ».

Ainsi, les disciples découvrent que la prière de Jésus est comme « transfigurante ». Voilà une bonne nouvelle pour notre monde si souvent défiguré par la haine, la violence, la rancune, les guerres, la course aux intérêts personnels. 

Le premier témoignage que nous pouvons lui donner, c’est celui de notre prière.

Il vous est peut-être arrivé de ressentir un moment de grâce dans la prière. C’est là que nous faisons le plein d’espérance et de joie.
Saint Ignace de Loyola nous dit que cette joie est un des fruits de l’Esprit Saint tandis que la tristesse et le découragement trahissent la présence du Mauvais, l’adversaire. 

Ce contact permanent avec le Seigneur ne peut que nous transformer. 

En voyant Pierre, Jacques et Jean sur la montagne avec Jésus, je ne peux m’empêcher de penser à un autre épisode, celui de Gethsémani. Au soir du Jeudi Saint, au mont des Oliviers, juste avant sa Passion, les amis de Jésus vont s’endormir. Il est heureux de voir que les évangélistes n’ont pas cherché à redorer l’image des trois premiers amis de Jésus. Ce sont vraiment des hommes comme nous, avec leurs faiblesses. Nous aussi, nous passons souvent à côté des événements les plus porteurs de sens. 

Nous pouvons commencer le Carême avec les meilleures résolutions. Puis au bout de quelques jours, nous nous endormons dans la routine et les habitudes. Si notre prière est vide, ce n’est pas dû à l’absence de Dieu. C’est nous qui ne sommes pas présents à lui. 

Nous pouvons avoir facilement tendance à nous assoupir et à vivre ce Carême comme les autres jours de l’année. Et pourtant, je suis témoin que des personnes désirent faire de ce temps de Carême un vrai temps de retraite, en se donnant les moyens : beaucoup étaient présents pour ouvrir ce temps, le mercredi des Cendres, d’autres prennent du temps pour une attention, une visite à d’autres, d’autres encore utilisent le biais d’Internet pour vivre une démarche spirituelle. Le Seigneur est là ; il veille sur nous et il nous demande sans cesse de revenir vers lui de tout notre cœur. 

« Deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie apparus dans la gloire. » Nous nous rappelons que ces deux hommes étaient les seuls à avoir eu le privilège de bénéficier des apparitions de Dieu au Sinaï. Au jour de la Transfiguration, ce sont eux qui bénéficient de la manifestation du Fils de Dieu sur la montagne.  Ils parlaient avec lui de son départ, « de son exode ». Oui, Saint Luc emploie le mot « exode ». Ce mot rappelle que Moïse a sorti son peuple de la servitude pour le conduire vers la terre de liberté. 

Avec Jésus, ce n’est pas seulement un peuple mais l’humanité toute entière qui est conduite vers sa libération définitive. Quelle ouverture ! Le Carême est précisément là pour nous inviter à mettre le Christ libérateur au centre de nos vies. Mais attention à ne pas s’installer dans le confort spirituel ! Sur la montagne, Pierre se sentait tellement bien qu’il voulait bâtir trois tentes, une pour Jésus, une pour Moïse et une pour Élie, tout cela sans se préoccuper de ceux qui étaient en bas.  C’est pour nous protéger de cette tentation que Jésus ne permet que rarement ce moment de Thabor dans notre vie spirituelle. Oui, bien sûr, cela peut arriver, et dans ce cas, il faut savoir rendre grâce au Seigneur. Mais la vraie prière doit aussi nous amener à redescendre de la montagne pour marcher longuement dans la monotonie des plaines spirituelles. 

Je finis en notant les mots qui viennent du ciel : « De la nuée, une voix se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ». Depuis vingt siècles, c’est le même appel qui est adressé aux croyants : « Écoutez-le, faites-lui confiance, même quand tout va mal dans votre vie. N’oubliez jamais que le mal n’aura pas le dernier mot. »

C’est vrai qu’il y a tant et tant de choses qui nous attirent ailleurs mais l’appel du Père est toujours présent : « Écoutez-le… Revenez à lui de tout votre cœur ». La prière est un des chemins qui nous permettra de nous rapprocher de lui. Elle nous permettra de mieux comprendre le projet de Dieu pour qu’il devienne notre projet. Elle nous aidera à changer notre regard sur les personnes et les choses pour adopter celui de Dieu. 

Seigneur Jésus, donne-nous de prêter l’oreille et le cœur à Ta Parole, ouvre notre personne à la rencontre avec Toi et les autres, affermis nos pas sur ce chemin vers Pâques. AMEN.  

 

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